Interview de Laurianne Rossi

Vous faites partie des Député(e)s influent(e)s aussi bien à l’Assemblée que dans la presse et sur les réseaux sociaux, comment utilisez-vous la complémentarité entre ces différents canaux pour défendre vos positions ?

Il est crucial d’expliquer à nos concitoyens les travaux parlementaires que nous menons dans nos commissions, dans l’Hémicycle et sur le terrain. A cet égard, la presse et les réseaux sociaux, mais aussi les réunions publiques et ateliers citoyens que j’organise régulièrement, sont des relais très précieux. Les réformes sont nombreuses, le rythme est très soutenu et nos débats sont souvent très techniques. Cet effort de pédagogie est donc indispensable pour rendre compte de notre travail et des combats que nous portons. Cette communication nous permet également de nous sentir soutenus sur les textes et les amendements que nous défendons. C’est tout l’enjeu de la démocratie participative et citoyenne que nous voulons rénover.

 

Alors que vous êtes issue du monde des transports, comment avez-vous fait pour devenir experte des questions de logement/bâtiment ? En rencontrant des entreprises et des associations ?

Si mon parcours professionnel m’a conduite à beaucoup travailler sur les questions de transport et de mobilités*, je retire également de mes 4 années passées auprès de la direction générale de l’Office public de l’Habitat de Paris une solide connaissance des enjeux liés au logement, au bâtiment, à l’urbanisme. Cette maîtrise des sujets est précieuse dans le cadre du travail parlementaire. Pour autant, je pense que les parlementaires n’ont pas vocation à devenir des « experts ». Notre mandat appelle sur chaque sujet une hauteur de vue, une approche politique et pragmatique, guidée par le souci de l’intérêt général. Cela passe par un dialogue régulier et assumé avec l’ensemble des acteurs socio-économiques (syndicats, fédérations, associations, entreprises), les élus de nos territoires et nos concitoyens.

*au Sénat, à l’Institut des infrastructures pour la mobilité puis à SNCF Réseau

 

C’est votre premier mandat de Députée, avez-vous eu l’impression d’avoir dû « rattraper le retard » par rapport à des collègues élus depuis plusieurs années ? Comment ?

Comme beaucoup de mes collègues également issus de la société civile, je n’ai jamais été élue auparavant. C’est le renouvellement démocratique que nous avons porté et dont nous pouvons être très fiers. Loin des procès en « incompétence » que certains ont voulu nous faire, nous avons démontré, sur les 15 derniers mois, une capacité de travail énorme et une assiduité inédite, à l’Assemblée nationale comme en circonscription. Nous n’avons pas tous les « codes » et c’est tant mieux, car nous avons été élus pour les changer. Changer les visages mais aussi les usages.

 

Octobre 2018